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  • elenahoye1

Hagitude de Sharon Blackie

Dernière mise à jour : 9 janv. 2023

Réinventez la seconde partie de votre vie!


La Cailleach. Dans les mythes pré-chrétiens européens, c’est une vieille femme, une force de la nature, impulsive et sauvage, qui a sculpté le monde. Et sa silhouette erre encore dans nos paysages, promenant son franc-parler dans nos traditions orales les plus anciennes… et nous donnant un aperçu d’une société dans laquelle les Aînées, les Elders, étaient des membres respectés et importants de nos communautés.


Dans notre culture actuelle, où l’on cherche à tout prix à gommer la vieillesse, à travestir ses enseignements, à invisibiliser celles qui l’incarnent, la perte de cette sagesse a un coût amer. Comment retrouver la guidance de nos Aînées si nous ne savons pas où les trouver? On ne brûle plus les vieilles sorcières, mais mieux vaut quand même qu’elles restent au fond des bois, invisibles et silencieuses… Elles pourraient déranger l’histoire établie. Elles pourraient donner aux femmes qui approchent le seuil de la ménopause des clés sur comment naviguer dans cette période mouvementée de leur cycle de vie. Elles pourraient même leur souffler à quel point cette période peut être féconde et puissante!


C’est la question au coeur du nouvel ouvrage de Sharon Blackie: comment, en renouant avec ces ancêtres puissantes, pourrions-nous retrouver le chemin pour devenir des Elders inspirantes? Comment faire de cette partie de nos vies un espace d’expression personnelle et d’engagement profond?

“Que faisons-nous de ces décennies fertiles qui s’étendent entre les prémisses de la ménopause et les fruits tardifs de la vieillesse? Comment pouvons-nous nous inspirer de ces contes et les combiner avec la richesse de notre expérience pour faire émerger de nouveaux narratifs autour des Elders et aider les prochaines générations? “


Sharon, comme toujours, entremêle sa propre histoire à celle du livre pour mieux nou

inviter dans sa réflexion. Elle aussi s’est posée toutes ces questions, à l’orée de la soixantaine. Quels archétypes pouvaient l’aider à ne pas devenir invisible, à un moment où au contraire, elle ressentait un appel à exprimer de plus en plus clairement sa vocation? A un moment où elle avait moins peur de faire porter sa voix, de déranger l’ordre établi? “The hag”, en anglais, c’est un mélange entre “vieille harpie” et “vieille sorcière”... Habitude, ce mot qui est venu se glisser dans les rêves de Sharon, c’est cette capacité à incarner la harpie dans toute sa splendeur! “ et pourtant, à l’aube de ma vieillesse, en soufflant mes soixante bougies sur cette planète si belle et si troublée, je n’ai pas l’intention de devenir invisible. Bien au contraire, je me sens prête à retrousser mes manches et à devenir incommode”.


Dans la première partie du livre, Sharon nous invite Sur le seuil :

-L’alchimie de la ménopause

-Un jour, ma sorcière viendra

-Beauté radicale: le baiser de la harpie


Dans la seconde partie de l’ouvrage, Sharon nous fait entrer Dans la maison des Elders.

On y croise des archétypes d’Aînées différents, certains connus (comme la Bonne Fée), d’autres moins, certains apaisants d’autres plus radicaux.. A nous d’aller y piocher l’inspiration pour quel type d’ancêtre nous souhaitons devenir! Nous partons à la rencontre de :


-La Créatrix: celle qui tisse le monde, celle qui fait exploser sa créativité

-La Force de la Nature: toutes les Gardiennes de la Terre, qui deviennent guerrières pour défendre le Vivant

-La Bonne Fée: celles qui soignent les maux de leur douceur, de leur connaissance de la terre et de ses rythmes…

-Les tricksters et les Diseuses de Vérité: celles qui sont là pour déranger l’ordre établi, balancer la vérité pour changer les histoires malsaines qui gouvernent nos sociétés malades

-La Femme Sage à la vision profonde

-La Vieille Femme dangereuse, porteuse de flambeau, qu’il vaut mieux ne pas embêter…


Enfin, dans une troisième partie, Sharon ouvre Le petit trou, de l’autre côté de la maison… et nous raconte son incursion dans la Vallée de la Mort.


A qui s’adresse le livre?


Bien évidemment, le livre s'adresse en premier lieu à toutes les femmes sur le seuil de la ménopause et ménopausées, qui souhaitent donner un sens à leur vie, devenir plus authentiques, offrir au monde leurs sagesses, leurs talents et leurs combats.


Mais je crois profondément qu’il est urgent de lire ce livre plus tôt! D’abord, certaines d’entre nous résonnent avec l’archétype de la Vieille depuis l’enfance… Moi, quand je lisais les histoires, j’entrais en résonance avec l’héroïne, certes… Mais surtout, j’entendais la voix éraillée de la Baba Yaga, le souffle rauque de Frau Holle… Nul besoin de frôler la ménopause pour commencer à écouter les histoires des Grandes Anciennes. Je crois que nous construirons des enfances plus saines à nos filles si elles sont initiées par les récits des Anciennes...


Comme le rappelle Sharon, les mythes sont, par essence, multi-culturels et universaux. Si les figures qu’elle invite dans ses pages sont issues de la tradition européenne, elles parlent pourtant à toutes. “La sagesse contenue dans ces histoires est perceptible par toutes celles qui vivent dans ces pays - quelle que soit leur couleur de peau, d’où que vienne leur lignée. C'est une sagesse qui résonne pour toutes celles qui s’identifient comme femmes. Les contes ne sont pas exclusifs.”


Et les hommes pourraient ouvrir la porte et écouter la voix des Anciennes qui leur donne des clés pour comprendre les bouleverments vécus par leurs compagnes, pour mieux les comprendre et les accompagner. Et parce que s'ils ne vivent pas ces changements hormonaux, peut-être qu'une partie d'eux est en résonnance avec un des ces archétypes, d'autant plus que je ne connais pas d'ouvrage qui fasse la même chose pour les figures des Aînés hommes. Où puiser la sagesse pour devenir un Elder qui soutienne le Vivant? Quels sont les archétypes masculins et les contes qui pourraient nous aider à sortir de nos mythes sociétaux?


Les Femmes Sauvages de Natalie Eslick


Les magnifiques illustrations de Hagitude ont été réalisées par l'artiste australienne Natalie Eslick, qui travaille sur le réenchantement du monde et que je suis depuis longtemps pour ses magnifiques portraits d'oiseaux. Emportée par l'élan de Hagitude, elle a continué sa série des "Wild Women", que je trouve incroyable.

Vous pouvez retrouver son univers ici:

Elle y pose ses créations et une série de tutoriels pour celles et ceux qui souhaitent apprendre à dessiner le sauvage.




Pour acheter Hagitude (en anglais, il n'est pas encore traduit)









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