- elenahoye1
Le Voyage post-héroïque par Sharon Blackie
Je suis très reconnaissante de vous présenter ici, avec la permission de Sharon Blackie, ma traduction de son récent article sur le Voyage post-héroïque. Vous pouvez retrouver l'original ici.
UN ARTICLE DE SHARON BLACKIE :
Le Voyage post-héroïque
Un antidote au héros victorieux
Depuis une bonne dizaine d’années, au gré des articles, interviews et livres dans lesquels j’interviens, j’aborde le thème du voyage post-héroïque - comme un antidote au Voyage du héros, dépassé et encore bien trop surcoté. J’ai voulu rassembler ici ces idées éparpillées à droite et à gauche, pour rendre cet article accessible gratuitement à toutes et à tous.
Au commencement : le Voyage du héros
C’est le mythologue américain Joseph Campbell qui a forgé l’expression “le voyage du héros” dans son livre de 1949, Le héros au mille et un visage. Il y suggérait que tout autour du monde, les histoires mythologiques les plus importantes partagent un cadre commun - elles parlent toutes d’un héros (oui, un homme) qui se trouve avoir des dons exceptionnels - reconnus ou non par ses proches ou la société dans laquelle il évolue. Et bien sûr quelqu’un qu’il aime, ou le monde dans lequel il vit, ou lui-même souffre d’une défaillance, généralement représentée par une image ou un symbole (dans un conte de fée, cela pourrait être un anneau de pouvoir disparu, ou un seau d’eau provenant du puits du bout du monde). Il lui faut alors partir à l’aventure pour retrouver le trésor disparu et le rapporter ensuite à son monde d’origine.
Cette vision du Voyage du héros fondée par Campbell a profondément influencé les écrivains et les scénaristes - particulièrement les scénaristes des gros blockbusters d’Hollywood. Si elle a bien des qualités réelles et fascinantes, elle a aussi fait l’objet de nombreuses critiques :
Il est évident que Campbell a soigneusement sélectionné les mythes sur lesquels il a écrit : on pourrait même dire, de façon assez cynique, qu’il n’a écrit que sur des mythes qu’il parvenait à faire entrer dans sa structure héroïque monolithique.
De mon point de vue de spécialiste qualifiée des mythes et du folklore celtique (et grec), il est clair que Campbell n’avait pas une vision profonde des cultures et des visions du monde dont ces histoires émergeaient. Il est possible qu’on puisse dire la même chose sur des histoires d’autres traditions dont je suis moins familière. Cela signifie qu’il a souvent choisi d’interpréter ces histoires de façon incompatible avec la vision du monde dont elles étaient issues, ou qu’il a raté leur signification profonde. Bien sûr, c’est le danger en mythologie comparée : il est impossible de creuser suffisamment pour être certains que des idées expriment vraiment la même chose dans des cultures différentes. Mais les mythes jaillissent directement de la terre, et de la relation profonde des gens avec l’endroit où ils vivent. Le mythe est intrinsèquement local. Tenter de le rendre universel est forcément une entreprise périlleuse.
Une autre critique du ”modèle campbellien” est aussi le fait qu’il part du principe que tenter de faire rentrer les mythes du monde entier dans un narratif monomythique et universel est un exercice utile et précieux. Mais pourquoi serait-ce le cas ? Pourquoi voudrions-nous faire ça ? C’est une chose de rechercher des personnages, des motifs, des symboles et images archétypaux, qui semblent se retrouver dans des cultures différentes et de spéculer sur les raisons de ces récurrences - et de chercher à comprendre s’ils représentent vraiment la même chose dans des cultures très variées. C’est une toute autre histoire de tout condenser en une “formule unique”, et de se focaliser sur un seul archétype - le Héros - alors qu’on en retrouve bien d’autres en action dans ces histoires. J’ai souvent écrit sur la frustration occasionnée par le fait qu’on ignore d’autres archétypes masculins vraiment intéressants dans notre obsession pour le Héros.
L’acceptation contemporaine de l’Occident de cet archétype héroïque est profondément individualiste, et le voyage du Héros est donc présentée comme linéaire (progressant vers une fin qui clôt l’histoire), victorieuse (exit la tête du dragon…), un “sauvetage du monde”. Elle émane de la mythologie culturelle puissamment individualiste et centrée sur les humains qui domine encore actuellement, et qui définit la culture occidentale - particulièrement américaine - dont Campbell faisait partie pendant la première moitié du vingtième siècle, quand il travaillait sur son monomythe. Le Voyage du Héros découle de notre culte culturel du Héros, défini comme l'individu exceptionnel qui s'élève au-dessus de tous les autres.
Dans les cultures traditionnelles occidentales - prenez par exemple les mythes grecs et les sagas nordiques - le héros a tendance à être obsédé par la guerre et le meurtre, au point de friser parfois la psychopathie dans notre décodage psychologique moderne. Campbell a préféré éluder ces aspects, se focalisant sur des aspects plus acceptables, comme l’altruisme et le désir de rendre le monde meilleur (mais pour qui ? - surtout pour les humains).
Le héros est presque systématiquement pourvu d’attributs typiquement “masculins” - rationnel, déterminé, intellectuel, hiérarchique - au détriment d’aspects souvent considérés comme plus féminins” par nature - comme l’émotion, l’empathie et l’intuition.
Il n’a pas grand chose à voir avec les femmes, en fait. Je vais développer cela.
Prenons certaines problématiques.
Le Voyage de l’Héroïne

(Image: Ruben Ireland)
Dans mon livre Femmes enracinées, femmes qui s’élèvent paru en 2016 (en anglais, en 2021 en français NdT), je mettais en avant à quel point le Voyage du héros a peu à offrir aux femmes. Il ne reflète en rien la réalité profonde des vies de femmes, qu’elles soient intérieures ou intérieures. Dans ce voyage, les femmes apparaissent soit comme la Tentatrice, qui est là pour tester le Héros et tenter de le détourner de sa mission, soit comme une incarnation de la Grande Déesse représentant “l’amour inconditionnel” que le héros doit réussir à gagner pour avoir le courage de poursuivre sa quête. Elles peuvent aussi représenter la “muse” du pauvre homme sans inspiration. Autrement dit, au mieux, les femmes ne sont rien de plus que la destination, qui représente les qualités statiques et essentielles que le héros victorieux recherche : nous n’y sommes présentes que par le prisme de ce que nous représentons pour le héros masculin. Campbell a écrit ailleurs que la fonction des femmes est “d’apporter la vie et la nourriture”… et pour couronner le tout, il y a certains aspects du discours de Campbell sur les femmes dans la mythologie qui ne peuvent être vus autrement que comme profondément misogynes, comme par exemple la complaisance qu’il montre pour les viols et mariages forcés. Dans son livre Le voyage de l’héroïne paru en 1990, Maureen Murdock, une de ses étudiantes, écrit que Campbell lui a dit :” Les femmes n’ont pas besoin de faire le voyage. La femme est présente dans tout le voyage mythologique. Tout ce qu’elle doit faire, c’est parvenir à la réalisation qu’elle est la destination que les autres tentent d’atteindre.” Dans Le héros aux mille et un visages, au chapitre “Rencontre avec la Déesse”, Campbell écrit : “ La femme, dans la langue imagée de la mytholgie, représente la totalité de ce qui peut être connu. Le héros est celui qui vient pour savoir.”
Je suis en désaccord total, pour moi, cela ne fait aucun sens. Les femmes doivent impérativement faire le voyage, bien que ce soit un voyage différent de celui du héros. Notre voyage est différent, nos histoires nous appartiennent. Il est plus que temps de dire nos histoires, et de définir nos propres voyages. Nous n’avons pas besoin qu’un héros nous dise qui être et définisse - en le limitant inévitablement - notre rôle dans une histoire, en particulier dans notre propre histoire. C’est pourquoi dans Femmes enracinées, femmes qui s'élèvent, j’ai décrit ce que j’appelle le “Voyage de l’éco-héroïne”. Je l’ai posé ainsi :
… un cheminement pour mieux percevoir à quel point nous sommes tissées dans la toile de vie de cette planète. Par bien des façons, c’est un antidote au Voyage du héros, fondé sur l’aventure et l’action grandiose… Ce chemin nous demande de commencer par nous examiner et par examiner le monde dans lequel nous vivons, pour regarder en face tout ce qui est brisé et dysfonctionnel. Puis il nous appelle à changer - nous-mêmes d’abord, et le monde qui nous entoure. Il nous ramène à notre sens d’appartenance enracinée dans la Terre, et nous demande ce que nous pouvons offrir à l’endroit et à la communauté où nous vivons. Enfin, il nous demande de nous ancrer dans notre puissance et de reprendre notre rôle ancestral de gardiennes et protectrices. De prendre notre essor, enracinées comme des arbres.
Dans son très beau livre L’héroïne aux mille et un visages paru en 2021, la folkloriste Maria Tatar ajoute ceci :
…Les héroïnes poursuivent des quêtes, et les buts qu’elles se fixent comprennent la connaissance, la justice, et les connexions sociales. Qu’est-ce qui les pousse en avant ? Rien de plus que ce même esprit d’initiative et de soin qui a poussé Eve à croquer dans la pomme, Pandore à ouvrir la boîte et la femme de Barbe-Bleue à déverouiller la porte de la chambre interdite.
Une partie du problème auquel nous sommes actuellement confrontées est que les femmes sont souvent poussées à faire le Voyage du héros plutôt que le Voyage de l’héroïne, car la culture mainstream actuelle apprécie et respecte par dessus tout les façons d’être masculines. (J’ai écrit de façon plus détaillée sur ce sujet dans Femmes enracinées, femmes qui s’élèvent). Le fait que dans les films Hollywoodiens, les femmes jouent actuellement des rôles de héros typiquement masculins n’arrange pas les choses. Et conduit à une perte de sens profonde.
Le Temps du héros est révolu
Dans Femmes enracinées, femmes qui s’élèvent, le Voyage de l’éco-héroïne que je proposais est ce que j’appelle un Voyage “post-héroïque”, un voyage qui part du principe que le temps du héros est révolu - ou qu’il y a besoin qu’il le soit, et vite. Une grande partie des problèmes dans lesquels nous sommes empêtrés provient de ce mythe culturel portant aux nues l’archétype du héros.
Ainsi, le héros personnifie la poursuite de la gloire, celui qui en veut toujours plus, qui est toujours au service du “progrès”. Et quand on voit les défis auxquels nous sommes confrontés, l’état de crise planétaire résultant de la recherche permanente du “Toujours plus”, il ne me semble pas que ce soit un modèle franchement séduisant.
Etre un héros, ce n’est pas être le mieux que nous pouvons, c’est vouloir être meilleur que tout le monde. Les livres et films les plus populaires exacerbent ce côté héroïque - un héros de cape et d’épée - homme ou (de plus en plus souvent) femme - qui se bat seul.e avec panache - et finit par tout gagner ou par sauver le monde. Et quand les héros humains ordinaires ne nous suffisent plus, on fait venir les super héros à la rescousse. Bien sûr, les vampires sont les nouveaux super héros, séduisant à la pelle les adolescents du monde entier - qui aspirent à être plus spéciaux, plus magiques que les autres. Soyons honnêtes : tout le monde veut être Harry Potter. Personne - absolument personne - ne souhaite être un moldu. Et cette attitude provient de cette mythologie culturelle profondément individualiste, narcissique et humano-centrée qui nous tient fermement sous son emprise .
Au contraire, la beauté du Voyage post-héroïque provient en contraste du fait qu’il est universel, inclusif et centré sur la communauté. Au moment où il écrivait le Voyage du héros, Campbell disait que “le grand mystère, ce n’est pas le monde animal, ce n’est pas le monde des plantes, pas non plus le miracle des sphères, c’est l’homme.” A nouveau, je ne peux que m’insurger profondément : dans notre narcissisme sans fond, nous avons clairement perdu de vue le sens du vrai “mystère crucial” - qui n’est ni l’homme ni l’humanité - mais plutôt la compréhension de notre place dans la grande toile de la vie sur cette magnifique et mystérieuse planète. Voilà le but du Voyage post-héroïque, quel que soit le genre auquel vous pourriez vous identifier… De ce but dépend notre futur, ainsi que le futur de notre planète.
Des histoires pour des temps différents : le voyage post-héroïque

(Image: John Bauer)
Mais alors, à quoi peut bien ressembler un mythe post-héroïque ? Quelles histoires raconterions-nous si nous pensons que vivre une vie bonne et pleine de sens signifie apprendre à vivre de façon plus profonde et plus belle, dans le monde qui nous entoure ? Quelles sont les caractéristiques clés d’une histoire post-héroïque ?
Les histoires post-héroïques ne sont pas centrées sur la gloire individuelle : elles sont centrées sur la communauté, sur les relations. Sur la diversité. Il ne s’agit pas de massacrer le dragon, mais de tirer parti de ses talents particuliers - et de l’inclure dans l’équipe. Il s’agit de comprendre et d’apprécier la sagesse sombre, croassante, duveteuse du corbeau. Il s’agit de tenir sur un estomac à moitié vide pour offrir un peu de porridge aux souris affamées - qui, si vous avez de la chance, vous aideront à trier le bon grain de l’ivraie. Les histoires post-héroïques ne parlent pas de gagner la main d’une princesse blonde et niaise : il s’agit d’embrasser la mégère aux dents de sanglier et au visage bleu (NdT : références à la Cailleach, la “déesse antique de l’hiver”).
Les histoires post-héroïques ne parlent pas d’avoir plus, mais plutôt de comprendre quand nous avons assez pris, comme dans la vieille légende irlandaise de Glas Ghaibhleann, la vache de l’abondance. Cette immense génisse - dont le lait coulait tellement en abondance qu’elle pouvait nourrir des foules - parcourait le pays, offrant son lait crémeux à tous ceux qui en avaient besoin, remplissant les récipients qu’ils amenaient, quelle que soit leur taille. Mais quand une personne mal intentionnée tenta de prendre plus que son dû, en posant une passoire sous la vache - ce qui lui permis de remplir plusieurs seaux, car la passoire ne semblait jamais se remplir - la vache magique disparut à jamais de la terre, offensée par tant d’avidité.
Les histoires post-héroïques parlent moins de force, plus de compassion et d’humilité, comme dans le riche corpus d’histoires européennes sur la quête du Graal, dans lesquelles le chevalier errant, pour mériter le Graal, guérir la plaie du Roi Pêcheur et guérir la Malterre, doit poser une question toute simple, directe, empathique : “De quoi souffrez-vous ?”. La réponse n’a pas d’importance : le Voyage Post-héroïque ne consiste pas à trouver les réponses - il se concentre sur le fait de poser les bonnes questions. Et pourtant, Campbell et ses disciples caractérisent la Quête du Graal comme une quête héroïque. Je suis persuadée que cette caractérisation passe à côté du sens profond de la littérature arthurienne que j’étudie depuis tant d’années.
Les voyages post-héroïques sont moins axés sur le fait de conquérir le monde, et plus sur le fait de réenchanter notre relation au Vivant. Comme je l’ai écrit dans La vie enchantée :
….Vivre une vie enchantée, finalement, c’est ramasser les morceaux de notre psyché blessée et leur offrir la nourriture qu’ils attendent depuis si longtemps. Cela implique d’être mis au défi, d’être réveillé, captivé et remué jusqu’au tréfonds de l’âme par l’extraordinaire qui sommeille au cœur de l’ordinaire. Par dessus tout, vivre une vie enchantée, c’est retomber amoureux du monde. C’est un choix actif, un acte de foi qui est vital, non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour cette Terre sauvage et vaste dont le cheminement est intrinsèquement lié au nôtre dans la tapisserie chatoyante de nos destinées mêlées.
Je crois aussi que notre cheminement pendant la seconde partie de notre vie - notre Voyage vers l’âge mûr - est post-héroïque par essence. D’après Jung, après une première partie plus tournée vers l’extérieur, peut-être plus héroïque, car nous nous focalisons alors sur les besoins de l’égo et le développement de notre persona, nous devons nous tourner vers l’intérieur dans la seconde partie de la vie. C'est une recherche de sens, de complétude, d'intégration de tous les aspects de notre psyché.
Pour résumer, les histoires post-héroïques sont celles qui enrichissent notre vie, qui nous apportent de nouvelles valeurs. Ce sont les histoires qui nous rappellent que, bien dissimulés dans les replis sinueux qui se tissent entre “il était une fois” et “ils vécurent heureux pour toujours”, se cachent les secrets d’une vie pleine de sens, d’une vie durable. Ces histoires nous donnent un aperçu de ce que pourrait être un monde dans lequel les humains sont pleinement enchevêtrés dans la vie. Dans ce monde, les animaux ont toujours quelque chose à nous apprendre, les plantes et les arbres peuvent nous sauver ou nous aider, et les vieux et vieilles sages attendent dans l’ombre pour nous aider. Elles sont là pour réveiller ce sentiment qui manque tant à nos vies, ce ressenti de connexion, d’émerveillement, d’appartenance à un monde mystérieux qui a tant de profondeur et de nuances à explorer.
Qu’est ce que cela signifie pour les hommes ?
Ces dernières années, j’ai écrit majoritairement sur les voyages des femmes, car nos voix et nos quêtes étaient clairement minoritaires dans le discours culturel dominant. Mais depuis trois - quatre ans, je parle souvent de l’importance des archétypes masculins qui ont été négligés au profit du héros. Et ils sont tellement plus intéressants ! Voici une poignée de ces archétypes, qui méritent vraiment d’être mieux connus et explorés en profondeur :
-Le forgeron - gardien du feu et du pouvoir créatif
-Le musicien - comme Orphée, par exemple, et les autres musiciens dont les quêtes se déroulent dans l’Autre Monde ou au pays des fées.
-Le sage - l’homme sauvage Myrddin (Merlin) dans la tradition britannique vient tout de suite à l’esprit.
-Le roi - celui qui honore le contrat avec la terre. La justice du roi, dans la vieille tradition irlandaise, est fondée sur un bon jugement et la capacité de voir la vérité dans une situation.
-Le Trickster - celui qui apporte le changement - le briseur nécessaire du statut quo.
Et je pourrais continuer… mais j’espère que cela vous donnera une idée de façons différentes d’être au monde qui me semblent plus intéressantes - et en fait plus rationnelles - que le chemin du sempiternel héros occidental…
N'hésitez pas à partager cette publication ; elle est destinée à tout le monde.
SHARON BLACKIE, février 2023
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Sources citées dans l'article de Sharon Blackie :
-Joseph Campbell, Le héros au mille et un visages, J'ai lu (version poche, 2013)
-Sharon Blackie, Femmes enracinées, femmes qui s'élèvent , Véga Editions, 2021
-Mauren Murdoch, The Heroine's Journey: Woman's Quest for Wholeness (qui ne semble pas encore traduit en français), Shambhala Publications, 1990
-Maria Tatar The Heroine with 1001 Faces (qui ne semble pas encore traduit en français), Liveright Publishing Corporation, 2021
-Sharon Blackie, La vie enchantée (the enchanted life, que j'espère traduire prochainement).