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  • elenahoye1

Notre coeur sait qu'un monde plus beau est possible de Charles Eisenstein

Dernière mise à jour : 8 janv. 2021

The most beautiful world our hearts know is possible, by Charles Eisenstein



Quel est ce monde qui habite déjà dans nos âmes ? Pourquoi émerge-t-il en ce moment ? Comment l'histoire ancienne s'accroche-t-elle aux lambeaux de pouvoirs qu'elle occupe encore ? Et surtout, quelles sont ces Nouvelles Histoires qui jaillissent et qui nous parlent d'inter-être, de collaboration, de miracles, de conscience, qui nous aident à ressentir que ce nouveau monde est peut-être encore possible ?

«« Il arrive souvent que plusieurs personnes captent une idée en même temps, jusqu’au moment où l’une d’elles parvient à lui donner la forme la plus aboutie. C’est précisément ce qu’a fait Charles Eisenstein dans le présent ouvrage avec la nouvelle Grande Histoire que nous attendions, qui cherche à émerger depuis quelques décennies. » – Olivier Clerc

Ce que j'aime chez Charles Eisenstein, dans ses ouvrages, dans ses essais et dans son site, c'est sa grande honnêteté intellectuelle, et l'intégrité palpable qu'il dégage. Il se remet en cause, il remet en cause ses observations en permanence, il s'adresse aux sceptiques, aux critiques, à commencer par son auto-critique intérieur. Et c'est très rafraîchissant. Un auteur qui admet qu'il tâtonne, qu'il piétine parfois. Un essayiste qui essaie d'expérimenter ses postulats, pour mieux les intégrer et pour les rendre le plus clair possible. Ca ne court pas les rues !


Et ce nouvel opus, traduit en français par Marianne Souliez et mis en lumière par Olivier Clerc aux Editions Jouvence, ne fait pas exception. Cette posture d'humilité côtoie un esprit brillant et une capacité d'éclairer des aspects de notre société qui m'ont bluffée. En le lisant, j'avais l'impression d'un miroir grossissant porté sur certains aspects, pour mieux les mettre en lumière. Car dans The more beautiful world, il n'est pas question de nier les ombres ou d'en faire l'ennemi à abattre.

Au contraire. Dans cette nouvelle histoire balbutiante, qui émerge dans tous les domaines de la connaissance, cette capacité d'unifier, de tendre vers un inter-être que ce soit en tant qu'individu ou en tant qu'espèce, signifie intégrer tous les aspects de nos psychés collectives et individuelles, de reprendre la responsabilité de nos actions.

Sortir de l'histoire de la dualité, qui domine le monde depuis 2 000 ans, écarter la culpabilité, s'essayer à la coopération et à l'espoir, ce n'est pas si facile. Charles Eisenstein, dans chacun des chapitres du livres, développe un thème qui donne le titre du chapitre, et s'en vient chatouiller nos certitudes. "Séparation, inter-être, cynisme, climat, naïveté, morphogénèse, urgence, mal, miracle, conscience, initiation... ": autant d'espaces pour aller regarder à l'intérieur et à l'extérieur de soi.


C'est un livre dense, foisonnant, qui questionne et qui nous met en mouvement. Certains paragraphes nous semblent d'une évidence explosive, comme si l'auteur avait capté un ensemble de pensées pas totalement abouties et en avait fait une tapisserie à la lecture claire... D'autres nous remuent. Et je suis certaine, pour relire les paragraphes au gré des jours, que certains mots ne m'ont pas encore touchée parce que je ne les ai pas encore réellement contemplés. Un livre donc à lire et relire à petites touches pour mieux le digérer.

Mais un livre crucial, parce qu'il exprime cette urgence de changer les Histoires dominantes que nous sommes un grand nombre de Conteurs à ressentir. Parce que nous sommes tous des êtres d'histoires et que si les histoires que nous colportons tissent le nouveau paradigme, alors il y a une chance que nous lâchions les lambeaux du mythe du progrès qui nous dirige encore. Crucial aussi parce qu'il parle d'une des origines du problème : en reconnectant toutes les tentatives de réponses holistiques, qu'elles soient dans les sciences, la médecine, l'éducation, l'écologie bien sûr, mais aussi bien d'autres domaines, émerge alors une trame commune que l'on peut choisir d'interpréter - soit en se focalisant sur l'histoire de la Séparation - et c'est ce que notre société a choisi de faire depuis des millénaires - soit en tournant notre regard vers la Cohésion et l'unité, ainsi que la Connexion intrinsèque entre tous les êtres humains et non-humains qui peuplent la planète Terre, ce qu'ont choisi de faire la plupart des peuples premiers. Cela nous ramène bien entendu, au-delà de nos histoires collectives, à nos choix personnels, aux histoires qui nous constituent et que nous propageons. A la force de notre parole et notre responsabilité d'être, de dire et de faire...


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J'ai particulièrement été touchée par le fait qu'en tant que militant convaincu de certaines causes - écologique en ce qui me concerne - on joue encore le jeu de la vieille histoire en restant dans la dualité des gentils contre les méchants. Revenir à un sentiment d'unité ne veut pas dire absoudre les actes aberrants et les crimes écocides commis par certains, mais cela signifie certainement accepter de le faire non pas avec haine, mais plutôt en gardant précieusement dans notre coeur compassion et empathie.

"En refusant de haïr, nous commettons un genre de trahison. Nous trahissons la haine ; nous trahissons l'Histoire du Monde qui n'a de cesse de dresser le bien contre le mal. Et ce faisant, nous nous attirons le mépris et la fureur de nos anciens alliés, qui tournent en dérision notre naïveté : comment pouvons-nous être assez niais pour penser que nos opposant puissent être traités autrement que comme d'implacables ennemis ?" *1


Si vous voulez en savoir plus, n'hésitez pas à plonger dans la magnifique introduction rédigée par Olivier Clerc, qui partage son enthousiasme pour le livre et met en lumière différents chapitres :



1 A l'heure où je rédige ce post, le livre aux Editions Jouvence est à peine sorti. Je mettrai donc la citation correcte de la traductrice Marianne Souliez, dès que je l'aurai eu entre les mains (à moins qu'un.e lecteur.ice puisse m'en donner les mots précis).


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